Villeurbanne 2022 #7 : « Grandir » avec la Fête du livre pour la jeunesse

Fête du livre Jeunesse

Première capitale française de la culture, Villeurbanne mobilise toutes les énergies au service de la plus belle des causes : la vitalité culturelle. Septième volet de notre feuilleton : pleins feux sur Magali Le Huche, invitée d’honneur de la Fête du livre jeunesse de Villeurbanne.

Le week-end des 2 et 3 avril 2022, Magali Le Huche et une cinquantaine d’auteurs et illustrateurs jeunesse, viendront écrire, dessiner, créer et grandir avec le public, à la Maison du Livre, de l’image et du son (MLIS) de Villeurbanne.

Au programme : spectacles, ateliers, échanges, débats, expositions, performances, concerts, autour de ces livres qui ne finissent jamais de faire grandir, quand ils réduisent les peurs, augmentent l’autonomie, donnent l’idée d’oser davantage, d’assumer la liberté, d’étudier les émotions, de situer l’homme dans le monde, d’y prendre aussi le risque de penser autrement.

A cet égard, l’invitée d’honneur de cette 23ème édition ne manque pas d’enthousiasme : une exposition personnelle dans les étages de la MLIS (« Dans ta chambre ! »), qu’on pourra visiter du 21 mars au 23 avril, une résidence de plusieurs mois auprès des élèves de l’école Lazare-Goujon qui se terminera par une grande fête le 31 mars, enfin un concert et des dessins en compagnie des élèves de l’Ecole nationale de musique, de danse et d’art dramatique de Villeurbanne, le 2 avril (« Magali, les Beatles et nous »).

Magali Le Huche, en quoi va consister cette exposition que vous allez donner à la Maison du livre, de l’image et du son ?

Invitée d’honneur cette année, j’ai la grande chance d’y avoir à ma disposition plusieurs espaces d’exposition. Dans ta chambre ! aura lieu dans le plus vaste d’entre eux, au sous-sol : c’est la première fois que je me lance dans une scénographie aussi importante ! Je suis attachée à cette idée qu’une chambre est un univers. J’ai voulu disposer, à la suite les unes des autres, comme une frise de l’évolution, différentes « chambres ». Il y aura un espace central pourvu d’une petite cabane où l’on pourra visionner des épisodes de Jean-Michel et de Non-non, des films d’animation adaptés de mes albums, et, autour de cette cabane, matérialisés par des murs et de la moquette de couleurs différentes, quatre espaces dédiés à un personnage et un univers différents, en partant du premier âge, celui des tout petits, avec Paco, puis en passant à un autre univers, comme celui de Roger Chéri, par exemple, jusqu’à l’âge de l’adolescence. Petit à petit, l’espace où l’on se déplace s’agrandit. Il y a des poufs avec de quoi lire, écouter les livres sonores, et de quoi jouer.

Qu’avez-vous prévu pour les autres espaces d’exposition de la MLIS ?

Ils seront au premier étage : un petit espace pour mon personnage de Non-non et encore un autre pour Jean-Michel. Mais le meilleur sera réservé aux travaux des enfants que j’ai rencontrés en résidence à l’école Lazare-Goujon. Il s’agit d’un mur de « miroirs » peints, réalisés par des élèves, depuis la petite section de maternelle (3 ans) jusqu’au CM2 (10 ans). L’idée est ici que les spectateurs, en passant devant ce mur de miroirs, soient invités à se plonger dans l’imaginaire de ces enfants.

Comment avez-vous travaillé avec ces enfants ?

Je suis allé dans les classes trois fois, cinq jours de suite à chaque fois. Nous avons travaillé sur plusieurs thèmes, mais il s’en est dégagé un projet fort, celui de ces miroirs, qui donne lieu à ce mur d’exposition, et aussi à un livret de sortie de résidence qui sera imprimé par la suite. On a commandé de petits miroirs ronds. Chacun avait le sien. Et je leur ai posé cette question : comment vous imaginez-vous ? Faites un autoportrait imaginaire. Certains ont imaginé qu’ils étaient un animal, ou un super-héros, ou qu’ils étaient plein de couleurs dans un univers coloré. Les tout-petits ont fait un peu ce qu’ils voulaient, librement. J’ai pu leur montrer qu’on peut jouer avec les sourcils, les yeux, la bouche, pour faire surgir des expressions, des sentiments… En regardant leurs œuvres, on peut penser à De l’autre côté du miroir autant qu’à Alice au pays des merveilles, à une projection de soi dans l’imaginaire, et à la nécessité de grandir.

Que vous apporte, en tant qu’autrice et illustratrice, une résidence en milieu scolaire ?

Un contact irremplaçable avec des lecteurs d’exception ! Les enfants ont des questions bien senties, intelligentes et directes. Avec eux, on peut aller très loin du côté de l’imaginaire, du décalé et même de l’absurde. 

A cet égard, les tout petits sont extraordinaires, ils me font beaucoup rire, j’ai l’impression d’être avec de petits punks ! Pour tous, un vrai lien se crée pendant ces quelques heures de travail. Leur réception des choses vécues ne me laisse jamais indifférente, ni leur imaginaire ni leurs histoires. On se parle. Leur vision du monde s’exprime sous mes yeux, spontanément : c’est fort et émouvant.

[…]

Lire plus sur le site du Ministère de la Culture 

Publié le 11.03.2022

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